La biguine, une musique aux origines multiples.

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La biguine, partie intégrante de la culture guadeloupéenne

Dès que le nom de Guadeloupe est prononcé, des merveilles viennent à l’esprit : mer turquoise, nature luxuriante, plats succulents… Mais, partie intégrante de la culture de l’archipel, la musique a également su traverser les années depuis la période de l’esclavage jusqu’à nos jours. C’est ainsi que de nombreuses tendances musicales ont laissé leur empreinte dans la culture musicale locale. Il est impossible de parler de la culture guadeloupéenne sans parler de musique, et plus précisément de la biguine. Cette musique typique de la Guadeloupe a sa place dans l’histoire des musiques du monde, aux côtés du jazz, du cha-cha-cha, de la valse, du zouk, etc.

Son nom vient d’un mot anglais « begin », signifiant commencer, un terme prononcé par les chefs d’orchestre anglais en début de présentation. La formation des groupes jouant ce style présente beaucoup de similitudes avec les orchestres de jazz de la Nouvelle Orléans. A l’origine, la biguine était jouée par des musiciens noirs regroupant une flûte, un violon, une clarinette, une guitare, un banjo, un saxophone, une trompette et une batterie. D’ailleurs, des improvisations comme dans le cas du jazz de la Nouvelle Orléans peuvent s’entendre dans différents morceaux de biguine. Il s’agit d’une musique très riche car elle est issue de nombreux styles. La biguine n’a rien perdu de son charme, elle s’est au contraire enrichie et diversifiée au cours de l’histoire.

La biguine de la Guadeloupe : un peu d’histoire

La Biguine est à la fois une musique traditionnelle et une danse. Elle puise ses sources à la fin du XIXè siècle, période à laquelle l’esclavage était aboli depuis peu. Elle fut créée à partir du rythme du GwoKa, un autre type de musique que les Guadeloupéens jouent grâce au Ka, un tambour fabriqué à partir d’un tonneau de salaison. Ainsi, il n’est pas étonnant de retrouver quelques similarités entre la Biguine et d’autres genres musicaux d’origine africaine, plus précisément importés par les esclaves déportés d’Afrique. La biguine s’est constituée, entre autres, autour du mélange du Gwoka, du bèle et des danses Kalenda.

La particularité de la biguine est qu’elle se danse également. A deux, la femme, dans sa robe doudou, danse d’une manière tonique et lascive avec son partenaire tiré à quatre épingles. La biguine animait déjà les bals et les soirées au début du XIXè siècle. Elle constituait le rythme des carnavals de Saint-Pierre. C’est en 1906 que la Biguine a réellement commencé à gagner en notoriété, grâce à Léon Apanon alias Ti Laza, clarinettiste martiniquais, installé à Fort-de-France. Après la première guerre mondiale, les antillais jouaient la biguine dans les meilleurs clubs de Paris. Elle s’est ensuite diversifiée, surtout avec le compositeur guadeloupéen Al Lirvat, et c’est ainsi que seraient nés la biguine wabap, le kalengué, et la biguine kombass.