Les bijoux créoles de la Guadeloupe

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Des colliers aux origines symboliques

Collier-choux, grains d’or ou chaîne forçat, en Guadeloupe, les bijoux connotent une symbolique liée à l’histoire de l’île. Pour les colliers, le modèle forçat constitué de deux mailles, striée et lisse, qui s’emboîtent rappelle ainsi figurativement la chaîne de l’esclave. De dimension variable, en sautoir ou porté au ras du cou, le collier est reçu aujourd’hui par la femme aimée, en témoignage de l’attachement amoureux. Certains bijoux comme la broche Nid de guêpes ou la Pomme cannelle s’inspirent de la faune et de la flore.

Également lié à l’histoire des esclaves, on raconte que le collier grains d’or était le symbole des années de service de la femme esclave. En effet, chaque année, la tradition voulait que les « das », la nourrice ou la domestique, reçoivent un ou des grains d’or travaillés en remerciement de leur dévouement. Ces dernières utilisèrent alors les grains d’or pour se confectionner un collier. Les boules d’or lisses évoquent un peu l’aspect des perles, des pierres qui étaient alors refusées aux esclaves.

Les bijoux de tous les jours et des grandes cérémonies

La chaîne torsadée prenant l’apparence d’une corde figure parmi les bijoux portés couramment par les femmes en Guadeloupe. Le collier à mailles concombre est, pour sa part, composé de mailles ovales avec, en leur cœur, un enchevêtrement de filigranes. Ces dernières sont disposées sur une chaîne de mailles rondes de petite taille par intervalles égaux. En guise de fermoir, des barillets richement ornés et de différentes tailles sont montés sur les colliers.

Lors des grandes cérémonies, les femmes créoles se parent de la Marchande de sirop ou du collier Gros-Sirop. Le collier Gros-Sirop, agrémenté de cassolettes, se porte alors avec la grande robe de cérémonie. Bijou exceptionnel et rare, la Marchande de sirop est faite d’une suite de minuscules bagues aplaties et cannelées dans un emboîtement successif à l’horizontale puis à la verticale. À leurs poignets, les femmes portaient des bracelets assortis aux colliers tandis que leur tête était rehaussée de barrettes ou d’épingles en or.